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La nouvelle mouture du projet de loi sur les mines déposée par la ministre des Ressources naturelles Martine Ouellet est plutôt mal reçue par les milieux économiques.

Le mardi 10 septembre 2013

Les investisseurs lèvent le nez sur le Québec et l’exploration minière est proche de la paralysie.

La nouvelle mouture du projet de loi sur les mines déposée par la ministre des Ressources naturelles Martine Ouellet est plutôt mal reçue par les milieux économiques.

«Un très grand nombre d’entreprises sont en mode survie parce qu’elles ne sont pas capables d’obtenir du financement. On ne fait plus d’exploration. On se fait questionner énormément au sujet des redevances et de la transformation», a exposé un spécialiste du financement minier, M. Nochane Rousseau, de la firme Price Waterhouse, qui a comparu aujourd’hui en commission parlementaire où l’on se penche sur le projet de loi 43.

Selon M. Rousseau, le dépôt du projet de loi 43 a jeté une grande dose d’incertitude et d’appréhension chez les détenteurs de capitaux. À son avis, le Québec en vivra les effets négatifs pendant 10 ans. «Le Québec avait jusqu’à récemment une bonne réputation à l’étranger. Maintenant les gens ne comprennent pas», a renchéri M. Rousseau.

La possibilité que la ministre des Ressources naturelles exige la conclusion d’une entente visant «la maximisation des retombées économiques» fait peur aux financiers. À cet égard, le spécialiste du financement a suggéré à la ministre d’offrir des incitatifs financiers plutôt que créer une obligation.

Inquiétude

La Chambre de commerce de Val-D’or est pour sa part venue implorer la ministre de réduire les pouvoirs qu’elle s’octroie dans le projet de loi. «Le pouvoir accordé au ministre insécurise les entreprises. Il est important de rassurer tout le monde», a demandé le président de la Chambre Marcel Jolicoeur. Au sujet de la transformation de la ressource que pourrait exiger la ministre, la Chambre estime que cette disposition de la loi n’est pas réaliste. «Avec l’or, on n’est pas pour commencer à fabriquer des bijoux. Avec le cuivre, si on se mettait à fabriquer des tuyaux on ne serait pas capables d’en vendre parce que les coûts de transports seraient trop élevés.»

«Nous on pense que la transformation est importante parce qu’elle crée quatre fois plus d’emplois que l’extraction», a rétorqué Martine Ouellet. L’Ontario, Terre-Neuve, la Nouvelle-Écosse ont réussi leur pari à cet égard, a plaidé la ministre.

Morosité

La diminution des prix des métaux observée depuis 18 mois sur les marchés internationaux n’explique pas à elle seule la climat de morosité qui frappe l’industrie minière québécoise. «Les sociétés minières ont diminué considérablement leurs activités d’exploration. En Ontario, des compagnies juniors obtiennent du financement. Nous, on se fait refuser des rencontre pour parler de financement parce que nous venons du Québec», a exposé M. Alain Laplante de la firme Forage Orbit-Garant, de Val-D’or, qui a dû réduire son personnel de 1050 et quelques 550 travailleurs.

De plus, l’intention inscrite dans le projet de loi de soumettre les droits miniers aux enchères risque de favoriser les entreprises étrangères aux reins plus solides, craint l’industrie minière. «Les entreprises québécoises ne sont pas riches. Ce sont les majeures qui vont s’approprier les claims», a prévenu le président de la Chambre.

Source: Régys Caron, Journal de Québec

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