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Si j’avais à retenir qu’une seule action dans ma vie, ce serait…

Le mardi 12 mai 2015

Mon immigration et celle de ma famille.

Eh oui, je considère que même 20 ans après, je suis arrivé à Mirabel le 18 mars 1995, cette action est sans aucun doute la plus importante de ma vie. Je parle ici d’action c’est-à-dire des choix que j’ai dû faire. J’exclus ici toutes les actions que j’ai pu avoir par ex sur les enfants par exemple.

Si j’avais à retenir qu’une seule action dans ma vie, ce serait…

En 1997, lors d’une discussion avec une dame originaire du Portugal ici à Montréal, celle-ci était venue à me résumer en quelques mots ce qu’Immigration signifiait. Pour elle, changer de pot à une plante est exactement la même chose que de changer de pays. La plante doit se réadapter à un nouvel environnement, elle doit faire croître de nouvelles racines, s’adapter à un nouveau sol. Parfois, cela est couronné de succès, parfois c’est l’échec qui est au bout. Et il faut accepter cette loi de la nature, c’est la même chose pour tous les gens qui ont décidé d’intégrer une nouvelle terre. L’adaptation et faire croître son développement est les deux critères essentiels à une immigration réussie.

Tout jeune, je me suis conditionné à quitter mon pays d’origine. Pourquoi? Je ne sais pas vraiment. Peut-être un ensemble de raisons qui cumulées les unes aux autres m’ont emmené à la conclusion que je devais partir et faire ma vie dans un pays qui me ressemblerait plus.

Tout petit, mon oncle était revenu du Canada en m’offrant un bâton de hockey. J’ai trouvé le cadeau intriguant dans le sens qu’en France, le hockey était un sport marginal et que l’hiver ne permettent pas d’acquérir les joies de l’hiver que nous connaissons ici.

Aussi je suis issu d’une double culture, Française par ma mère, Belge par mon père. Cette double culture m’a surement permis d’avoir un œil plus critique sur la société où je vivais, la France. Cela m’a aussi assuré que l’on pouvait quitter un pays et être heureux dans un autre, comme mon grand-père avait fait en quittant la Belgique après la Deuxième Guerre mondiale.

Tout jeune, je me sentais mal à l’aise vis-à-vis de certains comportements en France, le coté revendicateur, grande gueule, je sais tout, l’arrogance, tout ceci me faisait reculer et aujourd’hui, lorsque je vais en France, ces défauts, vus de mon côté, sont encore plus importants. Le côté patriarcal, et faussement aristocratique m’indispose aussi vivement.

Il me fallait aussi trouver l’âme sœur qui me permette de faire cette aventure à deux. Loin de penser que tout le monde était prêt à me suivre. J’ai été très ouvert avec celle qui deviendra mon épouse et la mère de nos 5 enfants. Je savais que ce serait la bonne personne. Son ouverture, sa curiosité, sa soif de connaitre le monde m’ont de suite démontré que c’était mon meilleur partenaire et ce le fût.

Il me fallait vivre dans un pays où je pouvais m’épanouir ou je pouvais rebondir même après avoir fait certaines erreurs. Un pays qui me permettrait de connaitre et d’apprécier le monde entier et aussi un endroit où ma qualité serait reconnue. Une terre pleine d’opportunité ou le peuple est vraiment un contre-pouvoir dans certains cas ou un allié au gouvernement lorsque cela est nécessaire.

Il me fallait trouver une place où ma famille, mes enfants et ma conjointe puissent être heureux et acquérir de nouvelles valeurs.

L’endroit ne fut pas long à trouver. Le Canada représentait déjà pas mal ces valeurs. Il me restait de trouver ou au Canada. Lorsque je suis arrivé pour la première fois à Montréal, j’ai su de suite que c’était là je me positionnerai. Je suis tombé sous le charme de cette ville. Son côté cosmopolite, le respect de toutes les cultures, les deux langues, son histoire, ses diverses gastronomies font de Montréal, certainement un endroit unique à vivre et à éduquer des enfants. Je n’aurai jamais vécu en dehors de Montréal. Il me fallait de la diversité et les paradoxes de Montréal répondaient parfaitement. Aujourd’hui, je reconnais que des villes comme Québec ou Ottawa et même Calgary ont un charme attirant. Mais Montréal détient toujours le pôle.

Alors que ma vie personnelle et professionnelle allait parfaitement bien en France, nous décidons de rejoindre l’Amérique du Nord et Montréal. Le 18 mars 1995, seul je quittai mes trois enfants et mon épouse le cœur gros. Je partais seul, préparer leurs venues pour le 27 juin.

Pour m’intégrer le plus rapidement possible, j’ai décidé de vivre dans un Bed and breakfast à Repentigny. Cela m’a permis et c’était le but recherché de connaitre comment les Québécois vivaient. Et de suite, je me suis mis à adopter leurs habitudes que ce soit pour la nourriture, les heures de repas, et l’organisation de la vie en général.

Deux semaines après mon arrivée, je décrochais mon premier emploi, pas rêvé, mais encore un pilier qui m’a permis cette fois-ci de comprendre le monde du travail, bien éloigné de ce que l’on peut faire face en France.

Quand mon épouse m’a rendu visite en mai, j’avais déjà acheté ma voiture, je travaillais bien sûr, j’avais trouvé un logement et ils nous restaient à inscrire les enfants à l’école pour la rentrée de septembre.

Quand Catherine est revenue avec les enfants, le 27 juin, tout était prêt pour les accueillir et faire en sorte que le stress ne leur soit pas négatif du tout.

En 1995, j’ai travaillé dans 7 emplois différents avant de m’établir avec London Life. Des emplois aussi variés que la rénovation, le travail de nuit, l’alimentation, les ventes de parfum et d’aspirateur…

Toutes ses expériences m’ont permis de me bâtir, de faire épanouir ma famille et aujourd’hui, certains affirment même que mon épouse est mieux intégrée que moi et pour moi, cela est un grand compliment qui vient en fait de traduire en succès mon but initial, le bonheur de mes proches.

 

Frédéric Perman (http://fredericperman.com)

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