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L'énergie au Québec : peut-on électrifier l'ensemble de l'économie ?

Le mercredi 13 mai 2020

Depuis plusieurs années, le Québec parle d'électrifier l'ensemble de son économie. L'Institut économique de Montréal lance aujourd'hui une publication qui dresse un bilan énergétique de la province, quantifie le potentiel de l'hydro-électricité et identifie le gaz naturel comme une solution réaliste afin de remplir nos besoins en énergie.

L'énergie au Québec : peut-on électrifier l'ensemble de l'économie ?

À l'heure actuelle, les combustibles fossiles comptent pour la majorité (56 %) de la consommation énergétique au Québec, alors que l'électricité en représente 36 %. « Les Québécois semblent parfois croire que l'électricité est roi et maître au Québec, mais les chiffres indiquent clairement le contraire », fait valoir Jean Michaud, ingénieur et co-auteur du cahier de recherche.

La capacité de production d'Hydro-Québec est en principe suffisante pour réaliser l'électrification des transports dans les périodes de faible demande en énergie, mais cela s'avérerait impensable en période de pointe. « Le Québec a la particularité d'utiliser l'électricité plutôt que le gaz naturel pour le chauffage. La réalité mathématique est qu'un pourcentage beaucoup trop élevé de la capacité d'Hydro-Québec est déjà utilisé en période de pointe afin de permettre aux gens de charger leurs voitures en même temps », continue M. Michaud.

Selon les auteurs, les 5,4 millions de véhicules personnels électriques que compterait hypothétiquement le Québec auraient besoin de 37 350 MW pour se recharger chaque jour, soit presque autant que toute la pointe de demande de la province en hiver.

« On met souvent de l'avant des alternatives telles que l'énergie solaire ou géothermique. Or, dans l'ordre actuel des choses, ces sources d'énergie ne sont pas assez performantes, fiables et abordables », affirme Germain Belzile, chercheur associé senior à l'IEDM et co-auteur de la publication.

« Les réserves récupérables de gaz naturel du Québec suffiraient à combler nos besoins pour au moins les 40 prochaines années et nous n'aurions besoin que d'un nombre limité de nouveaux gazoducs. Le prix actuel du gaz naturel ne rend pas attrayant pour les entreprises le développement de cette filière, mais il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'une alternative tout à fait réaliste et souhaitable pour l'avenir », de conclure M. Belzile.

Le Cahier intitulé «?L'énergie au Québec: Quel rôle pour le gaz naturel dans un contexte d'électrification??» est signé par Jean Michaud, ingénieur, en collaboration avec Germain Belzile, chercheur senior associé à l'IEDM.

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