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Montréal a peu de chances de ravoir une franchise des ligues majeures

Le mardi 1er avril 2014

OTTAWA - Le marché montréalais permettrait à une équipe des Ligues majeures de réussir, mais il ne faut pas compter voir naître une nouvelle équipe dans la métropole québécoise avant un certain temps.

Montréal a peu de chances de ravoir une franchise des ligues majeures

Voilà le résultat de l'analyse de l'économie du baseball à Montréal dévoilée par le Conference Board du Canada, dans un nouveau livre intitulé Power Play: The Business Economics of Pro Sports. Cela, en dépit de l'appui impressionnant manifesté par les amateurs de baseball professionnel lors des deux parties d'avant-saison disputées la fin de semaine dernière par les Blue Jays de Toronto et les Mets de New York.

La structure économique  des Ligues majeures de baseball, l'absence d'un stade adéquat au centre-ville et la nécessité de trouver des propriétaires suffisamment riches jouent contre le retour d'une franchise à Montréal.

« Présentement, le marché de Montréal conviendrait pour accueillir une équipe des Majeures, sauf que les impératifs de concurrence propres au baseball rendent le projet peu intéressant pour la plupart des investisseurs potentiels », estime Mario Lefebvre, co-auteur du livre Power Play. « À moins que ne se présente un propriétaire extrêmement riche, prêt à perdre de l'argent à certains moments, nous craignons que le baseball ne fasse pas un retour dans la deuxième ville en importance du Canada avant un certain temps ».

 


FAITS SAILLANTS

  • La principale barrière économique empêchant un retour du baseball majeur à Montréal, c'est que le terrain de jeu n'est pas du tout nivellé entre les franchises.
  • Pour que le baseball connaisse du succès,  Montréal aurait de plus besoin d'un nouveau stade, ce qui soulèverait l'investissement initial à plus d'un milliard de dollars.

 

Certes, le dollar canadien est plus fort qu'il y a dix ans, mais il difficile d'imaginer qu'un particulier ou une société consente à ramener une équipe à Montréal sachant que,  dans un système économique caractérisé par des écarts très prononcés sur le plan de la masse salariale entre les quelques franchises les plus fortunées et la plupart des autres organisations, l'équipe peinerait à devenir concurrentielle.

Le baseball majeur ne s'est pas imposé un plafond salarial très contraignant, de sorte que, financièrement, les équipes des Majeures  sont loin d'être toutes sur un pied d'égalité. Et même si quelques équipes avec une masse salariale globale plus modeste ont pu atteindre les séries éliminatoires ces dernières années, bon nombre d'équipes sont incapables de tenir tête sur le terrain de façon continue face aux équipes des grands marchés, celles dont les revenus et la masse salariale sont nettement supérieurs.

Selon les statistiques de 2013, une nouvelle équipe installée à Montréal pourrait s'attendre à verser quelque 65 millions de dollars à ses joueurs, ce qui la placerait dans le dernier tiers du tableau des masses salariales. Ainsi, la franchise aurait régulièrement de la difficulté à rivaliser et donc à attirer des joueurs de premier plan, puis à les retenir.

De plus, un nouveau stade serait nécessaire pour que le baseball demeure profitable à long terme à Montréal. Bien qu'il ne soit pas vraiment envisagé de construire un stade pour l'instant, le Conference Board a récemment appliqué son processus d'analyse économique afin de dégager les incidences d'un nouveau stade de baseball à Montréal, dans l'optique du Montreal Homerun Project.

L'étude a bien montré que la construction d'un nouveau stade au centre-ville engendrerait un nombre important d'emplois à court terme et par la suite, de même que des revenus considérables pour le gouvernement du Québec.

Power Play: The Business Economics of Pro Sports est l'oeuvre des économistes (et grands amateurs de sport) Glen Hodgson et Mario Lefebvre. Dans ce livre, ils étudient les conditions économiques des collectivités où se trouvent les équipes de sport professionnel, examinent les modes de fonctionnement des ligues professionnelles, traitent de la propriété et de la gestion d'une équipe et se penchent sur la délicate question à savoir qui doit payer pour les nouvelles installations de sport professionnel. Ils cherchent également à comprendre pourquoi certaines équipes professionnelles réussissent, sur les plans financier et sportif, tandis que d'autres échouent, et concluent avec une prédiction audacieuse sur le visage du sport professionnel au Canada en 2035.

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